
Il est 6h30, mon réveil sonne. J’ai tellement mal dormi que je ne souffre pas tant que ça de me lever. Je déjeune et pars, heureuse de pouvoir vivre un tout début de matinée sur les skis.
Je reviens tout juste de Guadeloupe et quoi de mieux que de me dépayser de nouveau avec ces paysages hivernaux ?
Cela fait un moment que je n’ai pas fait ce genre de sorties, et pour être honnête, les levers de soleil sont de moins en moins fréquents.
Je suis un peu stressée de passer la douane pour rejoindre la Suisse. J’ai entendu que certains français avaient été bloqués à la frontière en revenant de ski et mis en quarantaine.
Cela ne devrait pas m’arriver vu que je viens en ski de randonnée et donc que je n’utilise pas les remontées mécaniques… mais bon, on ne sait jamais.
Personne à la douane.
Vers 7h30 j’arrive au parking. Il fait déjà froid. Glacial. Le parking est quasiment vide. J’avais vu qu’il faisait -8°C sur la route, mais je pense que le thermomètre est encore descendu au fur et à mesure que je suis montée en altitude.
Heureusement, j’avais tout prévu hier soir : mes peaux sont déjà collées à mes skis. Je n’ai plus qu’à mettre mes chaussures, fermer la voiture et partir.
Il ne fait pas nuit noire, je n’ai pas besoin de mettre ma frontale. Quelques étoiles et la lune sont encore visibles. Magique. Un calme apaisant…

Je commence mon ascension gentiment dans les bois. Je regarde partout (le lynx peut être caché par ici😅). Je commence à voir la lumière orange qui arrive derrière les Alpes.
Je pense que je ne serais donc pas arrivée au sommet pour voir le lever de soleil. Mais ce n’est pas grave.
J’arrive à la sortie de la forêt. La vue est magnifique… les montagnes en arrière plan, une couche de nuage juste devant, les sapins, et la neige… sublime. Quel tableau.

En sortant des bois par contre, je ne suis plus abritée et le vent est violent.
Je ferme bien ma veste, mets la capuche et continue mon ascension. Le dernier bout est long mais la vue est à couper le souffle.

En parlant de souffle, le vent est d’une violence inouïe ! J’ai la tête congelée mais dans l’ensemble tout va bien (je me dis juste que ça risque d’être galère d’enlever les peaux au sommet).

Je continue de monter, dans le vent glacial et d’un coup, le soleil est là…

La lumière est splendide…
C’est à ce moment que mon téléphone décide de voler avec le vent et de glisser sur la « piste »…😂. Il devait avoir froid et a surement voulu retourner à la voiture illico.
Me voilà partie en descente en essayant désespéramment d’arrêter la glissade incessante de mon téléphone… mais il ne s’arrête pas !!!
C’est au bout de… 50 mètres DE DÉNIVELÉ qu’enfin j’arrive à le stopper…
J’avoue que je suis morte de rire. Ça ne m’arrive qu’à moi ces conneries… 😂
Après avoir remonté de nouveau la pente, j’attaque ensuite le bout final avant le sommet. Le vent est tellement fort qu’il me propulse des bouts de glace dans la tête…😅
La beauté du moment a un prix…
Après de longues minutes les yeux fermés à essayer d’avancer malgré tout, j’arrive enfin au sommet du Chasseron !



Après avoir réussi tant bien que mal à enlever mes peaux, je redescends gentiment ce petit sommet, ravie de m’être levée si tôt !
Je remonte de nouveau un bout pour apprécier les bois dans la lumière du jour puis repars à la maison.
Voilà une belle manière de commencer une journée 😍