Ascension du Barrhorn (3610m)

Randonnée à la journée dans la vallée de Tourtemagne.
13 Octobre 2018.

Si je devais choisir un sommet qui m’a marqué en Suisse, le Barrhorn serait sûrement en haut de la liste.
C’est le sommet le plus haut « randonnable » de Suisse. Il culmine à 3610 mètres d’altitude et il n’y a pas besoin de matériel d’alpinisme pour arriver au sommet.
Rien que ça, ça m’a fait rêver d’entrée de jeu !
Un nouveau challenge !



Nous nous sommes décidés avec un copain pour y monter. Il ne court pas, nous sommes donc partis en mode randonnée.

On a dormi la veille proche du départ de la rando car il fallait partir très tôt pour avoir le temps d’atteindre le sommet.
L’altitude n’est pas négligeable…

Il fait nuit lorsque nous nous réveillons. On a prévu de partir aux aurores.
Nous sommes en automne et nous avons un temps splendide. Monter à 3610 mètres en plein mois d’Octobre est inespéré.

J’avoue que j’appréhendais beaucoup. Je n’étais jamais montée à cette altitude à pieds…
Et la région m’avait l’air reculée.
Donc personne pour vraiment nous aider. En plein automne, beaucoup de gens avaient fait une croix sur les randonnées, et encore plus à ces altitudes.

Par chance, j’avais vu que sur un groupe « Trail en Suisse », quatre personnes devaient y aller aussi ce matin là. Je me sens un peu plus rassurée de me dire que nous ne serons pas seuls à tenter l’ascension de ce sommet…😅 (agoraphobie, quand tu nous tiens).

Nous nous garons dans la vallée, au plus loin que l’on puisse. C’est un cul de sac.
On commence donc notre ascension de nuit.
Nous traversons déjà une petite forêt. Puis le minéral arrive petit à petit…

Le soleil se lèvera assez vite mais nous sommes dans une vallée encastrée et ne verrons pas ses rayons tout de suite.

On repère une belle petite maison, en plein milieu de la nature. La vue sur le Bishorn et le Weisshorn est magnifique.


La première partie de la randonnée est simple. On monte doucement pour ne pas se griller.
Le but est d’arriver en haut, on a toute la journée pour ça !

On arrive à la cabane de Tourtemagne. C’est magnifique. La vue sur les glacier est grandiose.

Là, un groupe de quatre personnes arrivent et je me doute que ce sont les fameux traileurs qui devaient venir ici ce matin.
Lorsqu’ils passent vers nous, on discute un peu et effectivement, c’est bien eux ! 😅
Ils sont bien sympas et repartent quasiment directement au pas de course.
Ils me feraient presque envie !
Mais nous, ce sera en mode rando, au moins j’aurais bien le temps de faire des photos !

Après cette petite pause, nous repartons pour une autre partie de la rando qui a l’air un peu plus aérienne.
Bon, honnêtement, il n’y a pas une difficulté folle sur cette randonnée. Il y a effectivement un passage avec des chaînes mais c’est bien sécurisé et pour avoir monté la Haute Cime, pour l’instant ça me paraît bien plus facile.

Après ce passage, nous arrivons dans un monde totalement différent. Ce sont des paysages de Haute Montagne. Sublimes 😍.


Je suis scotchée.
On est pas sûrs qu’on arrivera au sommet, mais on en prend clairement pleins les yeux !
C’est grandiose…
On boit beaucoup. J’angoisse énormément de l’altitude, je ne vais pas mentir…
On approche gentiment les 3000 mètres…

On a une vue imprenable sur le sommet du Bishorn. On rêve d’en faire l’ascension… un premier 4000 ?
L’avenir nous le dira.

On peut même voir en bas à droite un alpiniste monter.

Nous repartons dans notre ascension. On arrive à une pente enneigée.
Mon pote se décide de passer à côté, en dehors du sentier… et il se retrouve comme un c** bloqué dans les caillasses. Lorsqu’il fait un pas en avant, il recule de 3 😅… Ben oui, les sentiers ne sont pas là juste pour faire beau 😅.

Choix n°1

Choix de mon pote 😅

Bon, on ne va pas faire semblant, mais l’altitude commence à se faire sentir…
Mon ami est lent mais au moins, cela nous permet d’avancer régulièrement.

Les 3000 mètres sont bien là. Je sens que je suis essoufflée très rapidement…La vue par contre, elle me nourrit !

On arrive enfin à un col… nous sommes à 3300 mètres.
Nous faisons donc une pause ici pour manger et se reposer avant le final. La vue est juste spectaculaire…
Je vais sur ce petit promontoire pour admirer la vue :

Après cette pause, nous voyons le chemin qu’il nous reste à faire : 300 mètres de dénivelé et nous y serons. Mais à cette altitude, j’avoue que je souffre pas mal du souffle !
On peut voir la croix sommitale au-dessus… On y presque ! Ça parait si proche… et pourtant, 300 mètres à cette altitude ça risque d’être long.
La crête finale est sublime…
C’est partit !

Je mets mon cerveau sur Off. Cette fois, je n’ai que le sommet en tête. Je veux l’atteindre. On ne peut pas renoncer ici ! Impossible. En plus il n’y a quasiment personne, on se sent vraiment seuls.
A un moment je me mets même à rire seule. L’altitude me monte à la tête…😅
Sauf que quand tu rigoles à 3500 mètres, ben la tête se met à tourner…
Je pense que mon angoisse y est pour beaucoup aussi. Je me suis toujours « fais une montagne » de l’altitude (sans jeu de mots 😅).

Et ENFIN, après 6h, nous atteignons le sommet… 😅.
J’ai la tête comme un ballon. J’avoue que prendre mon temps n’est pas dans ma nature et le rythme était un peu trop lent pour moi. Du coup j’ai pas mal lutté mais je suis trop heureuse. Quelle vue, quel spectacle !

Prochain objectif en vue ?

Après un long moment au sommet, nous prenons le chemin de descente. Il y a un autre sentier qui passe sur la droite.
Sauf que… le peu de neige qu’il était tombée était complètement gelée et mon ami a glissé. Il n’arrivait plus à remonter et il y avait le précipice juste derrière… dans la panique, il s’est fait mal au mollet. Le cœur monte vite dans les tours à ces altitudes…
Du coup on ne pouvait plus remonter et on devait continuer par ce chemin enneigé. Bien galère…
C’est là qu’on s’est dit que les accidents en montagne arrivent vite ! Ça aurait pu vite tourner au drame…
Et oui, c’est souvent en descente, lorsque l’on pense avoir « fini » la sortie qu’il faut rester vigilant…

Mais enfin, nous arrivons à regagner le chemin principal de l’aller…

Nous refaisons tout le chemin en sens inverse, complètement conquis de ces paysages.

Après 11h de randonnée, nous revenons à la voiture.
On s’arrête au restaurant pour manger avant de reprendre la longue route pour revenir à la maison (j’avais 2h30 de route encore derrière).
J’ai un mal de crâne fou. Je ne suis vraiment pas habituée à faire autant d’heures de randonnée à allure tranquille. Mais c’était vraiment une belle expérience.
Je suis aussi fière de ne pas m’être laissée dominer par ma peur.

Rando : 22.5 km pour 1700 mètres de dénivelé.

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